La NPE et le tigre Malaisien
La Nouvelle politique économique (NEP) est mise en oeuvre par Tun Razak en 1971 en réaction des émeutes raciales de 1969 qui a attisé les rivalités persistantes entre malais et chinois. Elle poursuivra un double objectif, le premier est de moderniser le pays et l'économie, la seconde vise à corriger le déséquilibre entre les Malais et le reste de la population. En effet, à cette époque la part des Bumiputas ('fils du sol', malais) dans l'économie ne représente que 1,5%, et la communauté chinoise capte une large part des richesses du pays.
Les réformes sont un succès, et en l'espace de 10 ans, la Malaisie amorce son développement économique, et les Bumiputras détiennent désormais 12,5% des actifs économiques du pays en 1981. C’est aussi l'année de l'élection de Mahatir Ibn Mohamad, le charismatique premier ministre malais qui règnera sur la Malaisie pendant 23 ans.
Surnommé docteur M, Mahatir se distingue de ces prédécesseurs par son rapport à l'islam, il sera l'un des fondateurs du courant de l'islam politique, mais luttera contre ses deviances extremistes (lutte contre Al-qaeda). D'un point de vue économique, son règne correspond à une période de develloppement sans égale, qui va faire de la Malaisie une puissance émergente.
Le nouveau premier ministre décide renouveller la planification de l'économie, qui doit suivre une organisation rigoureuse. En 1986, le premier ministre met fin à la priorité donnée aux industries lourdes, et préconise une modernisation et libéralisation de l'économie. Cette initiative se concrétise par une série de privatisations, de mesures en faveur des investisseurs internationaux et aux industries légères déstinées aux exportations", et aussi par une initiative qui et s'inspire des autres pays asiatiques (les 4 dragons), en développement des zones industrielles qui ont pour objectifs d'attirer les investissements vers les industries d’exportation.
La croissance économique explose grâce à une savante combinaison de modernisation des infrastructures, à une ouverture progressive aux marchés extérieurs, une utilisation intensive du capital, et un develloppment de l'éducation de la population.
Les résultats ne se font pas attendre, la Malaise connait une ère prospérité sans égale, qui atteint son paroxysme au début des années 90 avec l'arrivée des capitaux occidentaux. De 1990-1996, le PIB malaisien croît de 8% par an, et on parle désormais de la Malaisie comme une puissance émergente, ou un "tigre sud asiatique"; qui correspondent au pays du sud-est asiatique ayant connu un develloppement exponentiel dans les années 80 et 90.
La croissance économique s'est accompagnée de projet faramineux, comme les tours Pétronas, nouvelles villes high-tech (Cyberjaya)... Elle a aussi entrainée une forte baisse de la pauvreté et des inégalités grâce à une bonne répartition des revenus, qui s'explique par un plus grand engagement du gouvernement malaisien en faveur des personnes économiquement plus faibles. Le gouvernement malais entendait promouvoir une société équitable, en prenant des mesures impopulaires de “discrimination positive” en faveur de l’ethnie malaise plus pauvre que les autres ethnies.
Ci-dessous, Mahatir derrière le drapeau Malaisien.
Ci-dessous, le Central bussiness district de Kuala Lampur.