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L'ère moderne

    Le 16 septembre 1963, est proclamée la Grande Malaisie, qui compte treize sultanats et les ajouts de Singapour et Bornéo. Néanmoins, ce projet va vite battre de l'aile avec les tensions intercommunautaires auxquelles est confronté le gouvernement. Il rencontre aussi une grande opposition de la part de l'Indonésie, qui sur des critères ethniques (les Indonésiens sont aussi des malais ou austronésiens) dénonce l'invention de la Malaisie par les Britanniques, et souhaite se l'approprier. Néanmoins, les pouvoirs publics réagissent vite et matent les mouvements de contestations soutenus par l'Indonésie. 

 

 

La proclamation de la Grande Malaisie en 1963

    Outre les rivalités diplomatiques avec l'Indonésie, la  Malaise est confrontée aux volontés indépendantistes de Singapour, qui quittera finalement la fédération en 1965, en raison des tensions ethniques (Singapour est majoritairement composée de chinois). Le projet de grande Malaise est donc un échec dû aux rivalités ethniques que le gouvernement fédéral peine à diminuer. Ces tensions culmineront en 1969, avec les émeutes raciales des Malais vis-à-vis des communautés chinoises.

 

    Ces émeutes auront un grand retentissement, et entraineront la mort de centaines de personnes. Pour y remédier, Tun abdul Razak redéclare l'État d'urgence en 1969, qui lui permettront outre de conserver et concentrer le pouvoir politique, et  de justifier la mise en place de nouvelles politiques. La plus emblématique est la Nouvelle Politique Économique, qui vise à stimuler la croissance économique (notamment grâce à l'entrée dans l'ASEAN en 1967) et de  favoriser la distribution des richesses vers les Bumiputras. En effet, ceux-ci concentrent une partie très infime des richesses économiques alors que paradoxalement ils représentent la majorité ethnique du pays. Ainsi les nouvelles politiques leur accordent de nombreux privilèges et droits spéciaux, pour essayer d'acheter une certaine paix sociale et ethnique dans le pays.

 

   Le problème de l'hétérogénéité ethnique est une problématique auxquels seront confrontés la plupart des dirigeants malaisiens, néanmoins, les politiques discriminatoires connaitront un certain succès, étant donné que la Malaisie n'a plus connu de violence depuis 1969. En 1976, Hussein Onn prend le pouvoir et s'inscrit dans la continuité politique de son prédécesseur.

 

    En 1981, c'est Mahatir Bin Mohammad qui prend le pouvoir. Leader politique charismatique, il dirigera la Malaise jusqu'en 2003, et aura un grand impact sur la modernisation de son pays. En effet, il réorganisera la nouvelle politique économique, pour faire de la Malaisie un pays moderne et musulman. Il est l'un des fondateurs de l'islam politique moderne, alliant respectueusement les principes de l'Islam sans pour autant tomber  dans l'extrémisme, et combattra les déviances sectaires de l'Islam. Il modernisera considérablement la Malaisie grâce à la très forte croissance économique de 1985 à 1996 (8% par an en moyenne), l'édification des tours Pétronas en 1997 est le symbole de cette Malaisie forte et moderne

 

Un soldat australien, gardant la frontière malaisienne sur l'île de Bornéo en 1965

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